Editorial, par Laurent VANDAMME, Président de Wallonie Libre
Il est des jours dans l’Histoire qui marquent leur époque. Le 11 septembre 2001 a ainsi définitivement laissé sa sinistre marque dans nos mémoires ; on a toutes et tous les images des deux tours dans la tête. L’assassinat du regretté Ahmad Shah Massoud, deux jours auparavant, était le signal d’alarme : nous n’avons rien vu. De même, le 22 mars 2016, nous accusions le coup terrible du double attentat de la station Maelbeek, précédant de quelques minutes celui de l’aéroport de Zaventem. Toutes et tous, nous avons encore en mémoire la psychose généralisée ressentie dans une population déjà éprouvée par les attaques du Stade de France et du Bataclan quatre mois plus tôt.
Nul doute que la date du 24 février 2022 restera, elle aussi, dans les mémoires, avec cette attaque aussi barbare que cynique de l’Ukraine par la Russie, dont les images qui nous parviennent ne sont pas sans nous rappeler celles, affreuses, de la guerre de Bosnie et Croatie voici 30 ans.
Je ne disserterai pas ici sur les horreurs vues et rapportées, mais je soulignerai l’exemplaire esprit de vrai patriotisme ressenti dans la résistance ukrainienne, ainsi que la volonté de celle-ci de défendre coûte que coûte le sol national et les familles qui y vivaient jadis en paix.
Puissions-nous ne jamais connaître à nouveau pareilles atrocités, mais il est évident que notre cœur penche pour les agressés et leur sort, même si les arcanes de la politique locale nous sont parfois obscures. Il nous paraît évident, à nous Européens ancrés dans nos certitudes, que l’Ukraine doit pouvoir jouir de sa totale liberté et choisir ses alliances pour peu que cela n’interfère pas sur la liberté de ses voisins.
Nous nous devions d’accueillir les réfugiés que nous ne pouvons aider autrement, mais n’aurions-nous pas dû agir de la même façon pour les Beyrouthins, sinistrés par l’explosion tragique du 4 août 2020 ? Pour d’autres aussi ?
Aussi, une question me taraude l’esprit, et l’hymne wallon, dans l’une de ses strophes, m’incite à cette réflexion. Celle-ci dit : « chacun ferait ce qu’aurait fait son père, voilà pourquoi l’on est fiers d’être Wallons ».
Que ferions-nous donc en cas d’agression par un de nos voisins (du Nord, on voit mal le Sud ou l’Est nous agresser…) ? Aurions-nous cette noble attitude de vouloir à tout prix garder nos villages et nos villes à l’abri des pattes ennemies ? Aurions-nous un personnel politique assez courageux pour appeler sa population à défendre la patrie et les valeurs qu’elle véhicule, ou aurions-nous des capitulards prêts à tout pour servir leurs nouveaux maîtres ? A voir la rapidité avec laquelle nos éminences cèdent sur les intérêts wallons au quotidien, j’ai bien peur de la réponse… Mais, sait-on jamais, la fonction pouvant créer l’organe, peut-être nos petits valets se découvriront un statut de super-héros face à la menace ! Je ne souhaite évidemment pas être un jour confronté à pareille situation, car, en effet, je ne suis pas certain de l’implication de la plupart de nos politiques dans une résistance quelconque. Beaucoup iront à Canossa ! Je crains aussi que le message envoyé à la population ne soit pas du tout à la hauteur de l’enjeu.
A une échelle bien moins dramatique, nous aurons une réponse en 2024, lorsque les élections auront donné le résultat que l’on pressent au Nord. Sachant les enjeux, je me plais à insister dans tous les numéros de ce périodique sur l’URGENCE de nous mettre, nous Wallons, en ordre de bataille, avant que d’autres ne nous imposent de gros et imbuvables sacrifices, voire pire.
ASSURER NOTRE AUTONOMIE, PREPARER LES WALLONS A ASSUMER PLEINEMENT CETTE AUTONOMIE, et pour nous, NOUS TENIR EN ORDRE DE BATAILLE EN VUE DE NOTRE INDEPENDANCE QUI POURRAIT SUIVRE TRES VITE…Notre message de résistance n’a jamais été aussi vif et actuel. Puisse-t-il percoler, inspirer et convaincre !
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