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Du courage, du courage, du courage ; air connu…

Assis à ma table de travail en cette soirée orageuse de début juin, j’écoute distraitement la télé : une émission musicale, ce qui me change quelque peu des émissions politiques, du JT interminable et répétitif, et des éditions spéciales du Conseil de Sécurité.


C’est qu’il en faut, du courage, pour supporter les quotidiennes balivernes de nos politiques adorés, reconvertis en Conseilles Sécurité et Hygiène depuis le début de cette crise. Plus personne n’y comprend rien, tant les mesures imposées sont changeantes, incohérentes, parfois contradictoires.


Plus souvent guidés par les intérêts politiques voire économiques particuliers, que par les réels besoins, les réelles attentes, les nécessités pour nos populations, nos élus ne se rendent pas compte que ce brouhaha indescriptible sert plus de cache-misère à une classe politique impuissante et incompétente, réduite au compromis permanent, que de réelle protection consciente de notre population. Il faut en effet du courage pour suivre les circonvolutions de leurs raisonnements et les justifications poussives des décisions de placer telle ou telle zone e rouge quand on se refuse à la faire pour Anvers ou la Côte, ou pour imposer une bulle de 1, 2, 4, 5 ou 10 personnes quand on laisse la plupart des gens se voir librement en terrasse ou s’asseoir dans un bus ou un train bondé. Tout cela est incohérent et frise, une fois de plus dans ce pays inexistant, le ridicule le plus total.

Une fois encore, la Belgique est la risée du monde, comme si les récentes illusions et divagations gouvernementales ne suffisaient pas ! La crise COVID 19 prouve au monde entier que ce pays, ou ce qu’il en reste, est hors-catégorie en matière d’incongruités et que nos élus n’en ont pas fini avec l’absurdité. On peut encore creuser, on trouvera matière.

Du courage, il en faut aussi aux gens sains d’esprit qui, en connaissance de cause, voient la Wallonie, -qui n’est certes pas exempte de critiques- s’engluer dans une crise non seulement sanitaire, mais aussi et surtout existentielle, crise dont elle pourrait sortir par le haut si nos élus avaient un minimum de patriotisme, de dignité et de fierté. Il suffit pour s’en convaincre de juger de la performance de rêve réalisée par un petit pays (2 millions d’habitants, un peu moins que notre Wallonie), j’ai nommé la Slovénie.

Voilà un petit pays valeureux qui n’existait pas il y a 30 ans. Depuis, il a provoqué la chute de la Maison Yougoslavie, monstre technocratique à plusieurs têtes et prison de ses peuples composants, a réussi à échapper de justesse à la guerre qui a dévasté ses voisins croate et bosnien, a profité de ses atouts au carrefour des Alpes, des Balkans et de la péninsule italienne, à proximité immédiate de la Sérénissime Venise et à une encâblure de Vienne. Un véritable carrefour culturel et ethnique.


Hé bien la Slovénie est désormais un moteur pour l’Europe du Sud-Est ; elle tient plus que son rang dans l’Europe et le concert des nations mondiales, mieux, elle réussit à placer ses athlètes sur les plus hautes marches sportives, comme en témoignent les résultats en saut à ski et le haletant dernier palmarès du Tour de France. Et nous n’avons pas encore vécu l’édition 2021 : d’autres surprises slovènes ne manqueront sûrement pas de bousculer l’arrogance et la rapacité des plus grandes nations.


Voilà donc pour moi un pays exemplaire : petit, modeste, conscient des ses capacités, au nationalisme affirmé mais sans tapage, misant sur une identité de bon aloi et désireux de briller en son nom propre sur la scène mondiale.


Il serait bon de suggérer au petit monde politique wallon si timoré en matière de Wallonie, si abattu face aux enjeu d’identité, si soumis aux diktats du Nord, si terrorisé par les enjeux de la prochaine réforme de l’Etat, belgicains jusqu’à la moëlle, de s’inspirer enfin de l’exemple slovène, qui nous dit beaucoup sur la revanche à prendre sur l’Histoire pour un petit peuple qui a toujours vécu au gré de la fantaisie guerrière et irrédentiste de ses plus puissants voisins, et qui enfin se révèle une fois libéré.


Un exemple parlant, je vous dis.


Auront-ils le courage -ou ne fût-ce que la perspicacité, je n’ose pas dire l’intelligence !- de tirer de leur observation les conclusions qui pourtant s’imposent : la Belgique, comme la Yougoslavie jadis, n’a plus rien à apporter au monde depuis bien longtemps. Il est temps que ces mammouths laissent place aux peuples appelés à exercer leurs droits naturels, sans rougir. Un nouveau Printemps des Peuples doit apparaître, et la Wallonie ne peut que faire partie des peuples qui s’émancipent de leur ancien possesseur.

A l’image de ces mastodontes industriels appelés à céder l’espace à des PME plus agiles et mieux adaptées à leur époque, la Belgique doit céder la place !


Sous peine de rater le train de l’Histoire, il faut impérativement que la Wallonie dans ce qu’elle a de plus officiel prenne ses responsabilités pour elle-même et par elle-même, sans se laisser abuser par les fausses promesses de refédéralistes qui prétendent réinventer l’eau chaude, encore moins des velléités ridicules des papys unitaristes qui manquent cruellement de culture politique et ne semblent pas se rendre compte que le monde a changé depuis les Gaston Eyskens, Omer Vanoudenhove et Edmond Leburton. La Flandre a définitivement pris son envol, le lion a marqué son territoire et rien ne le fera rentrer au bercail. Surtout pas les pathétiques appels à l’unité et à la belgitude !


On l’a vu lors des 470 jours de crise -la partie visible de l’iceberg en fait-, ces forcenés qui nous gouvernent n’ont eu de cesse de distiller dans la population les appels au prétendu « bon sens », comme si, face au néant, il était nécessaire d’occuper le vide. Pas un seul message de ce qu’il faut faire sur le fond, pas une seule vision d’avenir à 10 ans, 20 ans, 50 ans, rien… Du pinaillage e mesures, de chiffres, de luttes de personnes, dans une fébrilité pré-2024 qui n’ose pas dire son nom !


Encore ne fois, pas le courage de dire la vérité aux gens, celle de Jules Destrée en 1912 : « il n’y a pas de Belges », pas le courage de dire clairement que toutes ces velléités de re-branding de la maison « Belgique » ne servent à rien, pas le courage de dire qu’enfin, l’essentiel du pouvoir est aux Régions et que ça doit s’intensifier, car les choses iront en s’approfondissant, pas le courage de reconnaître qu’il est impossible de négocier dans ce pays avec des Flamands qui ont depuis longtemps un autre fer au feu, pas le courage de se remettre en question sur cet alignement systématique sur les diktats du Nord, pas le courage d’imaginer un autre avenir où les 4 parties seront indépendantes et collaboreront à la carte. Définitivement pas le courage.


Yves Leterme disait jadis que la scission de BHV c’était 10 minutes de courage politique. Vu de Flandre, ça paraissait si simple que ça a été réglé en deux coups de cuillère à pot sans que les Francophones aient pu se rendre compte de quoi que ce soit et ait eu la présence d’esprit de réagir en conséquence. Faute de consistance et de préparation, ils ont dû avaler sans respirer la potion que le Mouvement Flamand avait patiemment concocté pour eux. Onbespreekbaar ! Pas discutable. En réalité, pas le courage d’en discuter et de mettre des choses dans la balance pour inverser la tendance.


Laurent Vandamme, Président de Wallonie Libre

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