Editorial, par Laurent VANDAMME, Président de Wallonie Libre
« Quand on ne sait qui on est, on ne sait pas où on va. » Cette assertion est de Philippe Walkowiak, dans son édito politique du 10 mai, ce qui est un symbole car c’est la date anniversaire de la dernière violente incursion germanique sur nos terres latines, en 1940. Elle a dû claquer aux oreilles de quelques pontes du Sud, comme disent encore celles et ceux qui vivent avec le Nord en tête et au cœur ! Ah, ce Sud ! C’est par ce terme, accolé à celui d’Ardenne, que Michelin désigne la Wallonie… Malgré nos demandes argumentées.
Rien d’étonnant quand on voit qu’une France pour le moins désorientée et bien à court d’imagination, donne à son improbable attelage « Alsace-Lorraine-Champagne » le triste nom de « Grand Est »… Il existe donc une mode à la négation des identités dans des ensembles anonymes et impersonnels. Tel est le risque que court la Wallonie dans l’ensemble « Belgique » voire « Benelux », quand ce n’est pas dans la Communauté française qui elle aussi, hésite sur son nom… Un symbole !
A moins d’un sursaut moral de fierté et d’identité qui nous rendrait enfin l’audace de dire qui nous sommes, oh ! pas pour la ramener sur nos indéniables talents et avantages que la Terre entière ferait mieux d’adopter, façon Poutine, ni pour nombriliser sur les grandeurs wallonnes présentes, passées et futures, encore moins pour regretter nos gloires disparues (quoique le souvenir soit toujours utile), mais pour simplement dire QUI nous sommes, QUI nous voulons être, QUI nous ambitionnons raisonnablement de devenir, sans excès mais avec raison.
Au lieu de quoi nous perdons notre temps et notre énergie à chercher à plaire à nos bourreaux, à donner une image conforme à ce que la Flandre attend, le tout pour sauver une hypothétique Belgique qui ne vaut que parce que certains y croient encore, contre les évidences et le cours de l’Histoire qui déteste les contre-emplois et les vides !
Osons être NOUS-MEMES, et faisons fi des comparaisons hasardeuses, des conformités stupides et des conservatismes étatiques stérilisants. SOYONS WALLONS, résolument ! Sans exclusive ni haine, mais pour NOUS, en mettant en œuvre un programme qui NOUS correspond, loin des clichés passéistes ou de ceux faisant de nous des latins simplement indolents.
La Wallonie, c’est aujourd’hui Jean-Jacques Cloquet, Raphaël Liégeois, les frères Noblesse et leur Pastis Ardent, les produits Bister, toutes les petites industries locales qui gagnent, Le Ruffus et le Chant d’Eole, le redémarrage de Charleroi, le rayonnement de Namur, de Mons, de Liège, de l’Ardenne-Famenne et de la Gaume, de la Wallonie Picarde, du Brabant Wallon qui doit rester wallon, pas être bruxellois.
La Wallonie, pour NOUS, c’est ce qu’elle peut apporter à notre quotidien, et non à ce qu’on peut en tirer par profit idiot. Que celles et ceux qui profitent de la Wallonie pour s’acheter du luxe, comme pour le parlement, fassent rapidement et une bonne fois pour toutes leur examen de conscience. Qu’apportent-ils à la Wallonie ? Que laisseront-ils à la Wallonie, selon la célèbre formule de JFK ? Laisseront-ils une Wallonie plus belle, plus grande, plus libre, indépendante ? Et pour quel NOUS, en fin de compte ?
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