Avec les ultimes rayons de soleil estival - ce furent quasiment les seuls ! - reviennent les traditionnelles Fêtes de Wallonie, dont nous célèbrerons bientôt le centenaire de la création à Namur, par le regretté gouverneur, ancien ministre et poète, François BOVESSE. Assassiné par les rexistes durant la deuxième guerre mondiale, ses funérailles avaient donné lieu à des manifestations de colère de la part des Wallons que l’Occupation ulcérait, et les années qui suivirent la Libération permirent la renaissance de la tradition qui n’en fut que pérennisée. Nous célébrons encore aujourd’hui cette création pour le moins audacieuse pour l’époque.
Qui aurait parié un centime sur une tradition wallonne de la sorte au moment où, sortant de la guerre, il était de bon ton de pardonner les errances coupables des rexistes wallons et de tout ce que la Flandre comptait de nostalgiques de l’Ordre Germanique et du pouvoir fort.
Et pourtant, au-delà de la Question Royale, puis des grèves de l’hiver 1960-1961, l’affirmation wallonne n’a pas faibli, déjouant les pronostics belgicains les plus pessimistes. La région dans son affirmation identitaire était garantie, restait à lui donner un corps institutionnel qui tarda encore 20 ans à venir, avec la concurrence parfois déstabilisante de la Communauté française née, elle, 10 ans plus tôt.
Plus personne aujourd’hui n’oserait sérieusement remettre en cause la pertinence du projet wallon ni sa réalité. Peut-être est-on un peu déçu par la mise en œuvre de ses projets, voire la lourdeur de ses structures. Il est certain que la Wallonie est parfois décevante, mais elle a le mérite d’exister et de permettre aux Wallonnes et Wallons de se retrouver entre eux/elles et de gérer les choses comme bon leur semble, depuis Namur.
Si l’été n’a pas été clément avec la Wallonie côté climat, il a permis de mettre à l’épreuve la solidité et la solidarité d’un peuple qui n’en demandait pas tant. L’occasion nous fut donnée de constater toute la morgue et la suffisance du Fédéral à notre égard, et de constater que nous ne pouvions compter institutionnellement que sur nous-mêmes. Pour celles et ceux qui en doutaient encore…
Profitons donc de l’occasion de nous montrer Wallons en arborant nos couleurs lors de ce Week end tout particulièrement, de redire notre amour pour notre Terre Wallonne et ses traditions, et de jouir des derniers beaux jours entre nous, en oubliant -pour un temps seulement- le COVID et les inondations…
BONNES FETES DE WALLONIE 2021 !
Laurent VANDAMME, Président de Wallonie Libre
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