Devra-t-on attendre la faillite totale, l’échec cinglant, la mise sous tutelle mortifère, pour espérer une réaction digne de ce nom de nos élu(e)s en faveur des intérêts wallons ? Si nous ne sommes absolument pas dupes des roucoulades de M. Di Rupo, comme toujours si fier de son bilan, nous regrettons que les gens de terrain, celles et ceux qui, au quotidien, sentent le pouls de la Wallonie et entendent le cri émanant des campagnes qui ploient sous les coups de boutoir d’un pouvoir fédéral aveugle, automatique, borné, flamandisé jusqu’à l’absurde. Pas étonnant, sachant cette réalité mieux que le Belang, que la N-VA, en capacité de revenir aux affaires, refuse de laisser tomber le concept de confédéralisme, certaine qu’elle est de pouvoir compter sur tous les agents de la « Flamandicité » infiltrés dans nos institutions et lieux de pouvoirs wallons. Une sorte de 5ème colonne remise au goût du jour ! Dans ces conditions, la N-VA aurait toute latitude au Nord pour ses affaires, et ses petits soldats, ceux que nous n’avons de cesse de nommer les valets et complices de la flamandisation, pour ses affaires du Sud. En misant sur le confédéralisme, en mettant en poche ses velléités indépendantistes pour le coup, la N-VA garde une poire pour la soif, et la possibilité de faire travailler la Wallonie pour son compte. Une sorte de nouveau Congo d’avant ’60, si l’on veut !
Le projet du Belang, en ce sens, est plus clair et moins hypocrite, puisqu’il se refuse à tous autres projets que ceux menant à l’indépendance. Faute d’être honnête avec l’Histoire et ses méandres, le Belang sauve au moins l’apparence de la netteté, de la clarté sur ses intentions. Même si tout le reste est nauséabond à souhait et aux antipodes de nos principes, au sens français du terme. Notre nationalisme sincère et naturel n’a rien à trouver dans le fatras idéologique toujours vert-de-gris du Belang. Nous sommes de la Résistance, eux pas le moins du monde !
Nous n’avons de leçons de patriotisme à recevoir de personne, et surtout pas des Flamands. Leurs calculs à nos dépens, bien aidés par les valets et complices habituels - vous savez, celles et ceux qui vibrent à une Brabançonne de plus en plus risible dans ses paroles ! – sont vaguement et mal occultés par un ton offusqué lorsque Philippe Dutilleul, il y a 15 ans déjà, dénonce les espoirs d’indépendance autant que la puissance flamingante dans nos institutions et dans les esprits, y compris chez les complices du Sud ! Et depuis lors, ça n’a fait qu’empirer ! La N-VA a pris part à la « « Suédoise », où son assurance n’a fait que s’affirmer ! Aujourd’hui, elle est prête à nous mettre en boîte, sans autre forme de procès ! Le prétexte « Belgique » servira ; sur un malentendu ça peut toujours marcher ! Et ça marchera ! Quitte à ne plus appeler ce truc sans âme que « België » ou « Lage landen ». On y est !
OUI, LA WALLONIE NE PEUT ET NE DOIT QUE COMPTER QUE SUR ELLE-MEME, et les Wallon(ne)s qui ont le souci de sa francité, de sa latinité et des valeurs qui y affèrent auront la dure mission de ramer à contre-courant pour sauvegarder leur terre de cette nouvelle invasion germanique, où, à l’image du Québec dans le monde Nord-américain anglomane, on tentera de nous assimiler à la Germanité, portion latine congrue que nous sommes… Comme le Québec face à un Canada où Trudeau - comme son père avant lui - joue avec brio les Complices idiots utiles, comme le Jura face à la Berne alémanique et dominatrice jusqu’au grotesque, notre Wallonie a sa place à la table des peuples minorisés dont il conviendrait de préserver la spécificité par une indépendance bien sentie ! Hors France, pas un seul territoire francophone n’est aujourd’hui indépendant : ça a quelque chose de dramatique mais surtout d’éclairant… Un coq de plus, chantant clair et français, ça aurait de la gueule, non ?
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